Comme de coutume, nous disons dans nos langues :
Aw dansé !
Fofo !
Ni Waongo !
L’honneur me revient, en ce moment solennel, chargé d’histoire et de symboles, de prendre la parole à l’occasion de l’ouverture de cette 20è édition de la Semaine Nationale de la Culture (SNC). Et je voudrais avant de prononcer ce discours, que nous puissions ensemble, observer un moment de recueillement en mémoire des victimes des attaques barbares des terroristes, mais également d’un membre de la délégation de la Région de l’Est décédé ici à Bobo, en observant une minute de silence.
Excellence monsieur le Président de la Transition
Mesdames et Messieurs
La 20e édition de la SNC s’ouvre dans un contexte particulièrement difficile pour notre pays, au regard de la situation sécuritaire et humanitaire.
Réunir la communauté culturelle dans toute sa diversité pour célébrer la biennale dans ce contexte, revient à magnifier les idéaux et les valeurs qui permettent de renouer avec l’histoire de notre pays et notre héritage commun, indivisible dans son essence, tant il est vrai que la culture est l’âme vivifiante d’un peuple.
Cet événement majeur qui fait la fierté de notre pays depuis sa création, il y a de cela quarante ans, connaît un engouement au fil des éditions et une véritable effervescence culturelle tant pour le Grand prix national des arts et des lettres (GPNAL), que pour le carnaval et le festival, le marché des arts et la mise en tourisme, les activités foraines et communautaires, les rencontres scientifiques et littéraires.
Cette convergence des intelligences et des énergies en vue de la célébration de la biennale de la culture, est à mettre à l’actif de nos illustres devanciers qui ont su tracer les sillons et poser les jalons pour que le peuple burkinabè entre dans l’histoire des nations qui ont fait de leur culture, une force créatrice, régénératrice et libératrice.
Excellence Monsieur le Président de la Transition
Éminentes personnalités du monde culturel,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs
L’organisation de cette édition montre que notre pays, le Burkina Faso, reste debout dans la résilience.
Le Burkina Faso reste debout, malgré cette situation, et notre peuple est confiant dans la victoire du Bien sur le Mal.
Le Burkina Faso reste debout, par sa détermination à combattre et à vaincre les forces obscurantistes, grâce à l’engagement résolu de nos Forces de défense et de sécurité et des Volontaires de défense de la Patrie.
Le Burkina Fado reste debout par sa culture édifiante, une culture portée par le peuple en tant que système de valeurs et ferment de l’unité, de la diversité et de la créativité.
Une culture qui permet d’aller au rendez-vous du donner et du recevoir dans le Village planétaire, en se débarrassant des avatars aliénants de la mondialisation.
Á juste titre, Thomas SANKARA a clairement indiqué que la domination culturelle est la plus souple, la moins coûteuse, et surtout la plus efficace.
Á l’évidence, les nations qui connaissent les arts, et les peuples qui célèbrent leurs cultures sortent aisément des meurtrissures de l’Histoire.
Excellence Monsieur le Président de la Transition
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs
La présente édition est placée sous le thème de « Diversité culturelle, ferment de l’unité nationale ».
En questionnant la mosaïque ethnoculturelle que nous constituons, nous prenons résolument conscience du modus vivendi qui caractérise notre humanité exaltée, nos valeurs endogènes incarnées, notre union à jamais scellée.
Certes, tous autant que sous sommes, avons pleinement conscience que les crises naissent le plus souvent des réalités socio-économiques, mais surtout des idéologies et des perceptions qui font le lit de la stigmatisation, de la radicalisation et de l’extrémisme violent.
L’unité dans la diversité repose sur des valeurs communément partagées en vue de la construction du vivre-ensemble harmonieux ;
L’unité dans la diversité suppose un changement de mentalités, afin que tous et chacun, nous puissions exalter le patriotisme, non pas par de simples mots, mais par notre engagement résolu à combattre l’hydre terroriste et à œuvrer pour une paix durable dans notre pays.
L’unité dans la diversité propose à la conscience collective de transcender le temps et l’espace, pour mettre en lumière les expériences antérieurement vécues par nos illustres devanciers, qui ont su bravement se relever des tragédies pour bâtir cette nation qui nous est chère, autrefois havre de paix.
Excellence Monsieur le Président de la Transition
Mesdames et Messieurs
La culture burkinabè est à la conquête du monde par son message d’amour et de paix, comme énoncé dans l’hymne dédié à la biennale. C’est dire que le Burkina Faso ne perd pas l’authenticité, voire la valeur intrinsèque de sa culture en s’ouvrant à la diversité des cultures d’Afrique et du monde.
Pour reprendre l’un des doyens de la culture, Trésor humain vivant, en l’occurrence Me Titinga PACERE, si la termitière vit, qu’elle apporte de la terre à la terre !
La parabole de la termitière dénote la vivacité de notre culture, et au contact des autres cultures, elle se régénère et prospère en s’adaptant aux nouvelles contingences.
Dans cette optique, l’ouverture vers la république sœur et amie de la Guinée est d’autant plus nécessaire qu’il existe bien de similitudes dans nos cultures, notamment les facettes culturelles mandingues comme nous le constatons dans la majeure partie de l’Ouest du Burkina Faso.
La Guinée épique est ce pays dont les moments palpitants de la grandeur ont été magnifiés par les griots depuis les temps immémoriaux ;
La Guinée emblématique est ce pays qui est devenu le symbole de la résistance et de la lutte de libération du continent ;
La Guinée artistique est ce pays qui a connu de grands ensembles instrumentaux et chorégraphiques qui ont rayonné partout dans le monde, inspirant les politiques et les générations sur l’ensemble du continent africain.
C’est pourquoi la présence de personnalités et d’artistes venus de la Guinée, nous conforte dans notre conviction que la culture ne connait pas de frontières, qu’elle unit les communautés, les peuples et les nations.
Excellence Monsieur le Président de la Transition
Acteurs du monde culturel,
Mesdames et Messieurs
Je voudrais, avant de clore mon propos, au nom de Son Excellence Monsieur le Président de la Transition, Chef de l’État, témoigner notre gratitude infinie à Son Excellence Monsieur Mamadou DOUMBOUYA, Président de la Transition en République sœur et amie de la Guinée.
Le Chef de l’État a dépêché une forte délégation de ses concitoyens pour partager d’intenses moments culturels et fraternels avec le peuple burkinabè et nous nous en réjouissons énormément.
Je salue également la présence à nos côtés d’une délégation de la République sœur du Mali, conduite par mon homologue et frère Andogoly GUINDO. Ce pays était l’invité d’honneur de l’édition passée du FESPACO et est encore parmi nous aujourd’hui, témoignant de l’excellence de nos relations de fraternité.
Au nom du Gouvernement et du Peuple burkinabè, je vous remercie très sincèrement pour la sollicitude.
Remerciements à la délégation de la République du Sénégal, conduite par le Monsieur Germain COLY, Conseiller Technique en charge de la Culture du Ministre de la culture et du patrimoine historique.
Ce pays frère et ami avec qui nous entretenons l’une des coopérations les plus dynamiques sur le plan culturel et qui nous fait l’amitié d’être toujours présent au Burkina Faso, chaque fois que nous célébrons la culture.
J’adresse mes sincères remerciements aux partenaires et aux sponsors, traditionnels comme nouveaux, qui accompagnent la biennale.
Je m’en voudrais de ne pas saluer particulièrement, le parrain de cette édition, Monsieur Al Hassane SIENOU, pour son implication et sa contribution personnelle ainsi que celle de l’ensemble des acteurs de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Hauts-Bassins et les parrains ès qualité dont l’intérêt perceptible pour la culture est vivement à saluer.
C’est le lieu aussi pour moi de témoigner ma reconnaissance à Monsieur le Président de la Délégation spéciale, à l’ensemble des autorités administratives et coutumières pour leur implication dont je mesure la portée pour le succès de la manifestation.
Populations de Bobo Dioulasso et de la région des Hauts-Bassins, je vous témoigne ma profonde gratitude pour l’hospitalité légendaire accordée aux festivaliers, pour la forte mobilisation de ce soir, mais aussi autour des activités de cette édition de la SNC.
Je souhaite que cet engouement se maintienne pour une réussite parfaite de cette édition. Á l’ensemble des troupes, des artistes, des écrivains et sportifs venus des régions du Burkina Faso, je vous exhorte à une saine émulation pour le Grand prix national des arts et des lettres (GPNAL), par la qualité de vos œuvres et de vos prestations.
Je tiens à rendre un hommage appuyé à S.E.M le Président de la Transition, Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim TRAORE qui, malgré le contexte particulièrement difficile, a permis la tenue effective de la présente édition de la Semaine nationale de la culture et sa présence effective.
Sous son impulsion et son autorité, toutes les dispositions ont été prises pour que la célébration de la biennale soit à la hauteur de toutes les attentes.
Enfin, au Comité national d’organisation, j’adresse mes vives félicitations pour l’engagement et les défis relevés en vue de la tenue effective de la présente édition.
Sur ce, je déclare lancées, au nom de S.E.M le Président de la Transition, Chef de l’Etat, les activités marquant la 20e édition de la Semaine nationale de la Culture.
Vive la biennale de la culture burkinabè !
Vive la culture, ferment de l’unité nationale !
Vive la culture trait d’union entre les peuples et les nations !
La Patrie ou la mort, nous vaincrons !
Je vous remercie.